Par Rédaction AlençonPublié le 23 avr. 2025 à 14h08
Emploi, droit des agents… Le syndicat de la Fonction publique territoriale de l’Orne appelle les élus du territoire à réagir face à la politique d’austérité.
La CFTC des agents territoriaux de l’Orne demande une prise de conscience des élus du département, « tout comme les autres syndicats CFTC territoriaux l’ont fait dans leurs secteurs », car, à ce jour, ils peuvent faire changer les choses par leurs actions dans leur collectivité ou auprès des instances dans lesquelles ils siègent.
Un désengagement qui pèse lourd
« Après une année blanche en 2024, c’est désormais une année noire qui s’annonce pour la Fonction publique territoriale », déplore Valérie Roussel Jolly, la présidente de la CFTC des territoriaux de l’Orne.
Les déclarations de l’ancien ministre Laurent Marcangeli confirmant l’absence d’augmentation générale des salaires et le non-versement de la GIPA (Garantie individuelle du pouvoir d’achat) en 2025 sont vécues comme un « nouveau coup de massue » pour les agents.
Cette politique d’austérité s’accompagne également de la réduction du taux d’indemnisation des arrêts maladie de courte durée, passé de 100 % à 90 % depuis le 1er mars, et d’un point d’indice « qui n’évolue plus ». Une mesure qui, selon la CFTC, « précarise davantage des agents déjà fragilisés par l’inflation galopante. »
Un courrier aux Maires de l’Orne a été adressé en ce sens le 19 mars 2025.
Joaquim Pueyo, le maire d’Alençon et président de la Communauté urbaine d’Alençon (CUA), s’est engagé auprès de la CFTC, dans le cadre du dialogue social, à interpeller ses homologues dans les instances où il siège (France Urbaine). « Un autre maire de l’Orne ne souhaite pas mettre cette mesure en application malgré les risques encourus.
L’érosion de l’attractivité territoriale
« Comment attirer de nouveaux talents dans nos collectivités quand le message envoyé est celui d’un perpétuel sacrifice ? », s’interroge encore la CFTC des territoriaux de l’Orne. « Les chiffres sont alarmants » : les concours d’accès à la fonction publique territoriale enregistrent « une baisse continue » des candidatures depuis plusieurs années, « tandis que le taux de vacance des postes ne cesse d’augmenter ».
« Dans les communes, communautés de communes et autres collectivités de l’Orne, certains services peinent déjà à fonctionner faute de personnel », alerte le syndicat. La situation est particulièrement critique dans les filières techniques, médico-sociales et administratives, où les compétences requises sont directement concurrencées par le secteur privé, souvent plus attractif en termes de rémunération.
Des services publics menacés à terme
Au-delà des conditions de travail des agents, « c’est la qualité même du service public territorial » qui est en jeu. « Ces mesures vont tout simplement tuer la fonction publique à petit feu », dénonce, avec force, la CFTC des territoriaux de l’Orne.
Le syndicat rappelle que les agents territoriaux sont en première ligne pour répondre aux besoins quotidiens des citoyens : entretien des espaces publics, accueil de la petite enfance, aide aux personnes âgées, urbanisme, état civil… « Affaiblir la fonction publique territoriale, c’est fragiliser le lien social dans nos territoires », concluent Valérie Roussel Jolly, la présidente, et Patrick Levoyer, le secrétaire général des territoriaux de l’Orne.