Les ministres chargés de l’économie et du budget ont annoncé que les économies sur le budget 2025 s’élèveront à 20 milliards d’euros au lieu de 12, en plus des 10 milliards déjà actés.
Le ministre de l’Économie et son homologue des Comptes publics ont suggéré des possibilités d’économies dans le fonctionnement des collectivités territoriales. Bruno Le Maire a notamment déclaré : « Est-il justifié que le nombre de jours d’absence par an parmi les personnels des collectivités locales soit de 17, alors qu’il est de 12 dans le secteur privé et de 10 dans les services de l’État ? Est-ce équitable ? Est-ce raisonnable ? » Il a même laissé entendre que cet écart découlerait d’un choix conscient des employeurs territoriaux.
L’absentéisme dans la fonction publique territoriale mérite d’être abordé sérieusement, sans sous-entendre que les employeurs territoriaux seraient laxistes face à des agents fainéants. En réalité, l’absentéisme plus élevé dans la territoriale que dans le privé ou la fonction publique d’État est principalement lié à l’âge des agents : l’âge moyen dans la territoriale est de 48 ans, contre 44 ans en moyenne pour les trois versants et 41 ans dans le secteur privé. De plus, la récente réforme des retraites risque d’aggraver ce phénomène. Il convient également de mentionner une typologie de métiers plus propice à des problèmes de santé professionnelle : plus de 75 % des agents de la FPT sont en catégorie C, principalement dans des métiers exigeants physiquement comme la voirie, le bâtiment, les ATSEM, les crèches, etc.
Et que dire du management, trop régulièrement pointé inhumain et délétère ?
Enfin, il est peut-être judicieux de pointer la problématique plus complexe de l’attractivité de la fonction publique territoriale, qui ne pourra certainement pas être résolue par des réductions drastiques des budgets de fonctionnement.